Les entreprises du gaz et de l’électricité sont assez récentes dans l’histoire de l’industrie en France, au début du 19e siècle pour le gaz et à la fin du même siècle pour l’électricité. Elles s’avèreront rapidement indispensables au développement de la nation.
8 avril 1946 : Marcel Paul en tant que ministre de la production industrielle et ancien électricien, propose la loi de nationalisation de l’électricité et du gaz.
22 juin 1946 : Approbation par décret du statut national des industries électriques et gazières. De nombreux secteurs sont concernés
La Nationalisation instituera des lois novateurs :
- La péréquation tarifaire (égalité du prix de l’électricité sur le territoire Français).
- Un fonds à destination des anciens actionnaires des entreprises touchées par la loi de nationalisation.
- Des organismes de consultations du personnel particuliers.
- Une grille de rémunération unique et transparente.
- Un catalogue des fonctions.
- Pas de délai de carence en cas de maladie.
- Un régime spécial de sécurité sociale et les CMCAS (art 23). un régime spécial d’inactivité de services (art 24).
- Des œuvres sociales (art 25).
- Des avantages familiaux.
14 janvier 1947 : Création du CCOS (Conseil Centrale des Oeuvres Sociales) composée de representant de fédérations syndicales,élues au suffrage direct par l’ensemble du personnels actifs et inactifs,Marcel Paul est le premier président, il était aussi ministre de la production industrielle (21 novembre 1945 – 15 décembre 1946).
Article sur Les activités culturelles en avril 1948 : compte rendu CCOS 1948
27 avril 1948 : Première élection des CMCAS
Les grandes avancée à cette époque seront :
- Chaque CMCAS est dotée d’une bibliothèque
- 34 colonies de vacances et 4 camps sous tentes pour accueillir 6492 enfants, en 1950, 20 000 enfants furent acceullis
- Création des contrats IDCP A et M
- Premier Bibliobus
- création de 5 départements : santé, jeunesse sport loisirs, cantine, mutuelle solidarité.
- Organisation des premières vacances adultes avec 3 villages sous tentes
Dès leur mise en place, le statut national et la loi de nationalisation n’ont cessé d’être attaqués par les directions et les gouvernements contre la volonté du personnel.
1951 : Dissolution du CCOS par les pouvoirs publics et repris par les directions. La gestion des AS est confiée aux directions d’EDF-GDF (reprise du 1%). Seules les Caisses complémentaires d’actions sociales (CAS ou CMCAS) seront maintenues avec des administrateurs élus assurant le rôle de sections locales de paiement de la sécurité sociale et de mutuelles coopératives.
1er janvier 1964 : Après 13 ans de luttes, les agents par leurs organisations syndicales représentatives reprennent la gestion de leurs activités Sociales graçe à la CCAS. Malgré l’ajout de charges et le développement des activités sociales, il fallut encore 8 ans afin de récupérer le 1%.
- Mise en place d’un système d’affectation basé sur la situation sociale et familiale 1965 : Départ en vacances de 100 000 personnes
- Première décentralisation d’activités au niveau des CAS (caisse d’action sociale)
- 1966, 1ere expérience de mixité dans les colos
- Juin 1966 : L’UGICT, dont René Le Guen est le secrétaire général publie une plate-forme revendicative sur la formation sous la forme d’un projet de loi.
- 1967, Apparition des premiers self-service
- 1968, Parution du n°1 de la revue CCAS information
- 1968, aide au maintien des personnes âgées à leur domicile
- 1968, premiers séjours jeunes à dominante culturelle, sportive et scientifique.
- 1968, début des tournées culturelles
1969 : Parution du N°1 de la revue « CCAS information ». Aujourd’hui c’est plus de 400 numéros du journal CCAS.
1970 : Une première en France. Plusieurs actions sont menés pour intégrer des d’enfants en situation de handicap dans les colonies de Port-Navalo (Morbihan) et de Cheviré-le-Rouge (Maine-et-Loire).
1972 : Création de l’IFOREP . Fruit de l’histoire du mouvement syndical et des valeurs mutualistes, l’IFOREP appartient à un système social unique en France et en Europe, celui des organismes sociaux des industries électrique et gazière.
L’IFOREP est une association loi 1901, mouvement d’éducation populaire, agréée par les ministères de l’éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie Associative.
Créé en 1972 par les organismes sociaux (comité de coordination des CMCAS et CCAS), l’IFOREP partage et porte les valeurs fondatrices des activités sociales.
Depuis sa naissance, l’IFOREP rassemble des hommes et des femmes préoccupés d’émancipation sociale, de justice et de solidarité, véritables repères de sens pour agir dans la société.
Un projet ambitieux et réaliste, en prises avec les réalités sociales permet de donner du sens au développement de l’action éducative.
Se former tout au long de la vie
1998 : Nouveau projet éducatif des électriciens et des gaziers.
Les séjours sont élaborés à partir du projet éducatif des électriciens et gaziers. Il oriente le travail des équipes d’encadrement dans les centres de vacances en fixant des repères et des objectifs éducatifs. Ces objectifs ne sont pas neutres. Ils sont porteurs d’une politique et d’une action éducative souhaitée et définie par les principaux acteurs (et promoteurs) des Activités Sociales : les jeunes, bien sûr, leurs parents, les élus et les fonctionnels des organismes sociaux.
En s’investissant dans la réflexion sur l’actualisation du projet éducatif (forums régionaux et national, d’octobre 1997 à juin 1998), les bénéficiaires ont élaboré un nouveau document de travail. Défini et accepté par tous, il fait aujourd’hui figure de «table de la loi» que l’on ne peut remettre en cause ni dévoyer. Les jeunes l’ont enrichi de leur propre vision au travers d’une convention des droits des jeunes dans les séjours CCAS (Assises nationales de la jeunesse, octobre 1998 à Mimizan).
En onze articles, ils l’ont traduit concrètement en droits et devoirs personnels et collectifs, devant s’appliquer dans leurs séjours. L’une et l’autre sont le contrat moral que nous passons avec les équipes d’encadrement. À ce titre, ils se doivent d’être connus et mis en oeuvre dans les centres de vacances jeunes.
2004 : Transformation d’EDF et de GDF. Dans le cadre de l’ouverture du marché européen de l’électricité, le Conseil des ministres approuve le changement de statut des entreprises EDF et GDF, et accepte le principe d’une ouverture de capital.
2007 : Création de la CAMIEG Caisse d’Assurance Maladie des Industries Électriques et Gazières
2008 : Fusion GDF-SUEZ, ou plutôt privatisation de GDF. En dix ans, les abonnements et tarifs ont grimpés dans des proportions folles, de + 80 % à + 110 % et c’est aussi la suppression de 45.000 emplois. Mais pas que, c’est également, plus de 32 milliards d’€uros de dividendes versés aux actionnaires.
2009 : Réorganisation des activités sociales. Ce sont désormais 69 CMCAS qui gèrent les Activités Sociales de proximité : chacune est administrée par un Conseil d’Administration de 18 ou 24 membres élus pour 4 ans. C’est auprès d’elles que les bénéficiaires des Activités Sociales s’inscrivent. C’est la création de la CMCAS de Seine-Saint-Denis.
2016 : Vidéo réalisée par la CCAS pour les 70 ans de la Nationalisation. Un jeune étudiant, Léo, est chargé de rédiger un devoir portant sur les 70 ans de la nationalisation d’EDF et GDF. Au fil de ses recherches sur internet, il découvre l’histoire des IEG, du statut de leurs personnels, de leurs activités sociales, et prend conscience des vertus de la nationalisation.
2018 Retrouvez tout ce qu’il y a au sein même des Activités Sociales avec cette vidéo. Tout ce qui en fait sa richesse.
2021 Et aujourd’hui ? Soixante-quinze ans après la Nationalisation de l’énergie, tout appelle à une réflexion approfondie. Nous n’en sommes plus à « la belle France que nous allons faire ». La financiarisation de l’économie, la déréglementation acceptée par ceux qui sont passés de « changer la vie » à « changer d’avis » ont conduit à une sérieuse remise en cause de concepts qui ont prévalu en 1946. Le service public nationalisé peut permettre d’aller vers une nouvelle civilisation de partages qui soit celle de toute l’humanité. Ouvrons le débat à partir de l’histoire. Alexis de Tocqueville a écrit : « Quand le passé n’éclaire pas l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres. » Alors, et si les fondements de la nationalisation de 1946 étaient tout à la fois héritage et projet ?
Et aujourd’hui encore. Privatisation d’EDF avec le projet Hercule et dans la continuité de sa privatisation pour ENGIE avec le projet CLAMADIEU.
Pour en savoir plus sur la nationalisation des entreprises :